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Géographie et géologie, par Nicolas Velle |
LES ORIGINES
Au
cours du Miocène et du Pliocène (-15 à -10 million d’années), les
coulées de lave en provenance du plateau cristallin sur lequel se
dresseront beaucoup plus tard les volcans de la chaîne des Puys (de
-95000 à - 8000 ans)occupent le fond
des vallées adjacentes. Jusqu'au début du Quaternaire, à la faveur de
l’intense érosion qui avait creusé le sol sédimentaire autour de ces
coulées de laves, les plateaux surplombant la Limagne s’érigent
progressivement, suivant une direction ouest-est, selon un phénomène
dit d’inversion du relief : le fond de l’ancienne vallée protégé
par son épaisse couche de basalte devient le plateau et surplombe la
plaine de la Limagne. |
LA MONTAGNE |
Reconstitution des Côtes de Clermont en image de synthèse,
© Les édtions Fragile, 2006.
Reconstitution
en image de synthèse du plateau des Côtes de Clermont.
La
ville de Clermont-Ferrand, l’ancienne Augustonemetum gallo-romaine, est
bordée au nord par l'un de ces plateaux, le long massif de la montagne
des Côtes.
Vue
en plan, la forme générale s’inscrit dans un losange irrégulier de 2
200 mètres de longueur et 1 200 mètres de largeur, la surface au sommet
pouvant être estimée à 160 hectares. L’altitude de ce massif se situe
entre 580 à 624 mètres. Les arêtes extérieures méridionales surplombent
de 150 à 180 mètres la ville de Clermont-Ferrand.
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À l’ouest, la profonde dépression du Col de Durtol
l’isole des contreforts des Monts-Dômes ; au nord, il
surplombe la vallée du Bédat et au sud celle de la Tiretaine ; à l’est une
chaîne de collines ferme ses débouchés sur la plaine de Limagne.
Le plateau des Côtes est fait d’une immense masse calcaire coiffée de
basalte en deux couches superposées, ayant ensemble une épaisseur
moyenne de 20 mètres. La dalle inférieure occupe tout le sommet, la
seconde, plus étroite, traverse le plateau d’ouest en est. Sur son bord
nord, disloqué et irrégulier, ont subsisté deux énormes blocs qui constituent les collines de la zone centrale du plateau.
Entre
ces collines et le bord de la table supérieure se trouve un étang, autrefois dénommé "Lac de St Cassy",
alimenté par les eaux de ruissellement des pentes voisines. Son
trop-plein s'écoule par un canal creusé au fond de la petite vallée qui sépare les deux collines. |
LES COLLINES
L’extrémité
du plateau est bordée par sept collines dont quatre ont des noms
antiques : Chanturgue, Var, Ker ou Kem, Cébazat et l'une un nom
plus récent : Charbonnier. Les deux autres n’ont pas de nom.
Toutes
sont disposées en chaîne rectiligne dont les sommets découpés et
nettement séparés constituent une barrière de bastions naturels postés
entre la montagne et la Limagne. Les deux premières collines, à partir
du sud, les puys de Chanturgue et de Var, sont séparées par un profond
et large ravin, mais sont accolées par leurs bases au plateau des
Côtes. La première, à mi-hauteur, est de ce fait escarpée de toutes parts,
la seconde est presque au même niveau. Les autres sont liées au puy de
Var et alignées vers le nord.
À
partir de la première colline, le puy de Chanturgue, dont le sommet est
de 40 mètres plus bas que l’arête du plateau des Côtes qui lui fait
face, l’altitude des autres est régulièrement décroissante jusqu’à la
dernière au nord, le puy de Cébazat. C’est ainsi que l’ensemble, vu
depuis de la plaine de la Limage, est comparable à un gigantesque
escalier dont les marches formées par les crêtes successives conduisent
au plateau avec une pente régulière. |
UN ENSEMBLE EXCEPTIONNEL
Sa
surface considérable (160 hectares), son caractère de montagne isolée
et escarpée ainsi que la présence d’eau vive, de sources et de
ruisselets sur le sommet ou sa dépendance immédiate en font un lieu
privilégié pour favoriser l’implantation d’un peuplement.
D’autres
raisons secondaires peuvent s’ajouter à celles-ci : les replis de
terrain du plateau qui abritaient les occupants des vents d’ouest, la
présence à l’est de la chaîne de collines propres à assurer des
défenses vers la plaine.
C’est
pourquoi à partir du néolithique, la montagne des Côtes de Clermont
présente tant sur son sommet que dans ses parties périphériques les
signes d’une occupation humaine jusqu'à l'époque médiévale. (http://www.cotes-de-clermont.fr/Ascot-archeologie.html)
D’après Paul Eychart, Préhistoire et origines de Clermont, éditions Volcans, 1969.
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